FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

ont migré vers l'équateur. Depuis, la fonte a occasionné ce qu'on appelle un rebond postglaciaire." Un peu comme une pâte à modeler se remet doucement dans sa position d'origine lorsque l'on cesse d'appuyer dessus, la croûte terrestre s'est soulevée dans les régions nordiques et les roches du manteau ont migré à nouveau vers les pôles. Résultat, la Terre est de moins en moins aplatie. Mais depuis une vingtaine d'années, l'aplatissement reste stable. Le responsable serait le réchauffement climatique, avec la fonte des glaces des calottes polaires (Antarctique et Groenland) qui redistribue les masses d'eau des pôles vers l'équateur, contrecarrant la diminution de l'aplatissement postglaciaire. Si la Terre était d'une rondeur parfaite, la valeur de l'accélération de la pesanteur (g) serait partout la même (9,8072467 mètres par seconde au carré et des poussières). Mais voilà, la surface de notre belle planète est pleine de défauts et d'aspérités. Pour commencer, elle tourne sur elle même et ce mouvement perpétuel de rotation a pour effet de l'aplatir au niveau de ses pôles. Il y a aussi les montagnes ainsi que les fosses et les dorsales océaniques, sans oublier la distribution irrégulière de sa masse interne. Enfin, la présence de grands réservoirs d'eau (lacs, mers intérieures) et l'action des marées achèvent de « cabosser » notre globe terrestre. Résultat : la force qui colle irrésistiblement nos pieds au sol et nous empêche de flotter dans le vide, n'est pas la même en tout point. Même si les différences sont minimes, on ne pèse pas le même poids selon que l'on se trouve au pôle Nord ou à l'Équateur, au sommet de l'Everest ou sur les rives du Jourdain, à 300 m sous le niveau de la mer…Pour mesurer aux dix mille milliardièmes près et en 3D ces infimes variations de la gravité terrestre, l'Agence spatiale européenne a lancé, il y a deux ans, un satellite étonnant, Goce, dont une deuxième salve de résultats a été présentée vendredi et jeudi à l'université technique de Munich. Dotée de six accéléromètres ultrasensibles conçus par les ingénieurs de Thales Alenia Space à Cannes, cette petite sonde de 1100 kg, en forme de torpille qui suit une orbite très basse de 255 km d'altitude (ce qui est très peu pour un satellite), vient de fournir aux scientifiques le « géoïde » le plus précis jamais obtenu à ce jour. Ce terme jargonneux désigne la forme théorique qu'aurait la Terre au centimètre près, compte tenu des micro-variations de g, si les océans étaient parfaitement immobiles. Autrement dit, s'il n'y avait ni vents ni courants, ni vagues, ni marées. Sur chacun des points du géoïde, en effet, la gravité est la même, du coup, une balle imaginaire située sur une « bosse » ne roulerait pas dans un « creux » Très bien, maintenant que nous savons avec exactitude que la Terre n’est pas totalement ronde, comment explique-t-on que notre mètre étalon calculé sur le quart du méridien terrestre entre dunkerque et Barcelone corresponde exactement à la mesure qu’utilisaient les Egyptiens et les Péruviens dans leurs époques respectives.

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