FRISE CHRONOLOGIQUE 1795
retrouvés en Espagne attestent qu’ils s’y trouvaient encore il y a 1,1 million d’années. Des traces de pas fossilisées à Happisburgh, au Royaume- Uni, prouvent qu’ils étaient revenus il y a 900 000 ans. Dans l’intervalle ? L’examen de pollens piégés dans les couches sédimentaires du plancher océanique, au large de Lisbonne, indique une chute soudaine et brutale (environ 5 °C) des températures il y a 1,1 million d’années. Avec un gel hivernal même en région méditerranéenne selon les simulations du Centre pour la physique du climat de Pusan, en Corée du Sud. Les humains n’étaient pas encore adaptés à des conditions si extrêmes et il n’est même pas sûr qu’ils maîtrisaient le feu, a expliqué à la BBC son directeur, le chercheur allemand Axel Timmermann. Lorsque l’on retrouve la trace de l’homme en Europe à Happisburgh, il fait encore froid, expliquent les scientifiques. Mais il s’est probablement enrobé (de graisse et de poils) et il a sans doute appris à se vêtir et construire des abris. Ce qui fait dire au professeur Chris Stringer, du Muséum d’histoire naturelle britannique, que l’Europe a été un laboratoire de l’adaptation humaine. 1 000 000 – HOMO – L’EUROPE PEUPLÉ TARDIVEMENT Un projet de recherche vise à interroger les migrations humaines et le peuplement de l’Europe : pourquoi les premiers hominin és ont- ils occupé l’Europe occidentale plus d’un million d’années après d’autres parties de l’Eurasie ? Les données récentes montrent que l’Europe de l’Ouest a été peuplée par des groupes humains beaucoup plus tardivement que le reste de l’Eurasie. Des sites en Chine attestent de la présence humaine à plus de 2 millions d’années alors qu’en Europe les âges sont d’environ un million d’années. Quelles sont les raisons de ce décalage chronologique ? Est-ce dû à un isolement de cette extrémité du continent pour des raisons climatiques ou une difficulté à y accéder, ou bien son occupation a-t-elle demandé des comportements et des stratégies particu lières pour s’adapter à ces milieux tempérés ? Les restes fossiles sont très rares et les traces de la présence humaine sont les outillages en pierre et de rares traces de traitement des restes de carcasses de grands herbivores avec des stries de découpe ou des fracturations volontaires des os. Les homininés concernés ont été dénommés Homo antecessor et Homo heidelbergensis, regroupant peut-être des groupes humains variés, bien avant Neandertal. Des fossiles d’Homo antecessor ont été datés entre 1,2 et 0,8 million d’années en Espagne. Des restes d’Homo heidelbergensis sont datés à 700-600 000 ans alors que les plus anciens ancêtres de Neandertal sont datés d’environ 450 000 ans. La présence humaine est localisée surtout dans le sud de l’Europe, sur le pourtour méditerranéen, là où les conditions climatiques sont les plus favorables. Les homininés -Sommaire
252
Made with FlippingBook flipbook maker