FRISE CHRONOLOGIQUE 1795
savons que les premières traces attestées de panthéons et de cérémonies religieuses remontent au néolithique, il y a quelque 10 000 ans. Les vestiges de statuettes, masques et grigris de cette époque renvoient à des pratiques polythéistes et animistes. Dans ces cultes, les forces spirituelles agissent sur la nature, et parfois même punissent ou récompensent les hommes en fonction de leur conduite. « Ces religions primitives ne se réduisent pas à des croyances générales sur l’esprit et les dieux, insiste le sociologue Jean-François Dortier, auteur de L’Homme, cet étrange animal (Sciences Humaines). Elles définissent un cadre moral qui s’impose à la communauté, des règles de vie, et des rites propitiatoires pour se faire pardonner quand on y a dérogé, ainsi que des intercesseurs permettant de faire le lien avec le sacré, qu’ils soient chamane, devin ou prêtre. » En somme, c’est tout une organisation sociale que règlent ces pratiques rituelles. « Aucune société sans religion n’a été découverte à ce jour », poursuit Jean-François Dortier. Même si des individus athées ou sceptiques se retrouvent ici ou là. Et si les croyances et rites varient d’un peuple à l’autre, partout la foi joue le rôle de ciment social. « La vérité est que la religion, étant coextensive à notre espèce, doit tenir à notre structure », déduisait le philosophe Henri Bergson. Autrement dit, croire serait inhérent à l’homme, comme l’est le fait de marcher sur deux jambes ou de parler. « Qu’il y ait bien là une disposition originelle, renchérissait Bergson, c’est ce que nous pouvons constater quand un choc brusque réveille l’homm e primitif qui sommeille au fond de chacun de nous », lorsque la peur nous pousse à prier ou à croiser les doigts, par exemple. L’anthropologue américain Scott Atran estime quant à lui que l’homme cherche spontanément une raison aux choses : soit une explication rationnelle quand cela est possible (le sol est mouillé parce qu’il a plu), soit un responsable lorsque le phénomène semble plus mystérieux (mais qui fait tomber la pluie ?). Cette disposition serait innée. Qu’il le veuille ou non, l’Homo sapiens reste d’abord et avant tout un… Homo religiosus ! image La chèvre a été domestiquée dès le début du Néolithique, vraisemblablement d'abord pour son lait, puis pour sa laine, sa viande, sa peau et son cuir. La chèvre ( Capra aegagrus ) semble avoir été domestiquée à la fin du neuvième millénaire dans les monts Zagros et sur les plateaux d'Iran. L'autre centre de domestication connu, le plus important quantitativement, est l'Est de l'Anatolie (Turquie). Un changement morphologique détectable apparaît environ 1 000 ans après les débuts de la domestication. Les analyses génétiques d'ADN fossile laissent penser que les hommes ont d'abord protégé des populations de chèvres sauvages en tuant leurs prédateurs. Puis les tribus ont commencé à les élever pour avoir plus facilement sous la main du lait conservé sous forme de fromage, des poils, de la viande et des peaux7. Les chèvres -Sommaire 10 000 – FAUNE - DOMESTICATION DES CHÈVRES
462
Made with FlippingBook flipbook maker