FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

Le mystère de la migration humaine pendant la période glaciaire a longtemps fait l’objet de débats parmi les anthropologues . Q uand et comment s’est produit le flux d’Homo sapiens en Eurasie ? Une vague de froid ou une période de réchauffement ont- elles provoqué une migration humaine précoce de l’Afrique vers l’Europe et l’Asie ? Une étude récente publiée dans Avancées scientifiques explore cela en examinant les communautés végétales du Pléistocène autour du lac Baïkal en Sibérie, en Russie, par rapport aux premières preuves archéologiques d’Homo sapiens dans cette région. Les chercheurs utilisent ces preuves importantes pour raconter une histoire approfondie datant d’il y a 45 000 à 50 000 ans, mettant en lumière la façon dont les premiers humains ont traver sé l’Europe et l’Asie. L'expansion des agriculteurs venus du Proche-Orient a progressivement submergé les populations européennes de chasseurs-cueilleurs. C’est la vague migratoire massive qui « suit » celle de Sapiens en Europe, si l’on peut s’exprimer ainsi concernant des plages de temps aussi longues. Elle part du Proche- Orient, où naît l’agriculture, il y a 10 000 ans environ et arrive en Europe de l’Ouest il y a 7 000 à 8 000 ans. Avec la sédentarisation et le développement de l’agriculture, on assiste en effet à un boom démographique dans les régions du Proche-Orient qui pousse une partie des populations d’agriculteurs à la migration, les terres arables n’étant pas extensibles à l’infini : des flux se créent vers l’Europe, via l’Europe centrale et le Bassin méditerranéen, mais aussi vers l’Asie centrale à l’est, et vers l’Égypte et l’Afrique du Nord. Cette expansion très progressive des agriculteurs – 20 kilomètres par génération environ – finit par submerger les populations « indigènes » européennes de chasseurs cueilleurs, comme le confirment les études génétiques les plus récentes. Qu’en est -il de la migration des populations dites indo-européennes ? Depuis deux siècles, on cherche des traces de ce peuple que certains imaginent être venu des rives de la mer Baltique, d’autres de Turquie, d’autres des steppes d’Ukraine…, sur une période incertaine comprise entre le début du Néolithique vers 6 500 ans AEC et la fin de cette période vers 3 500 ans AEC. Mais on en reste au stade des hypothèses. Malgré des similitudes avérées entre les langues de l’Europe et d’une partie de l’Asie, qui lai ssent supposer l’existence d’une langue originelle, aucune migration indo européenne n’est à ce jour vérifiée par l’archéologie. Cependant en France, arrive vers 2 000 AEC, une dernière vague migratoire qui achève de mettre en place le socle génétique du « Français moyen ». Sortis de leurs steppes d’Ukraine, des peuples de cavaliers nomades, apparentés aux Yamnayas , débarquent. Cette histoire des migrations a souvent été écrite du point de vue des historiens et non par les premiers intéressés. Sans même remonter aux temps les plus reculés, les migrations anciennes nous sont essentiellement connues par des sources partielles et souvent partiales que viennent compléter l’archéologie, la linguistique ou encore l a

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