FRISE CHRONOLOGIQUE 1795
du nord-ouest de la Chine (20 %) et les Newars du Népal (11 %). R1b-V88, une sous clade spécifique au Proche Orient et à l'Afrique subsaharienne, se retrouve chez 60 à 95 % des hommes au nord du Cameroun. Comme son homologue du nord (R1b-M269), R1b-V88 est associé à la domestication des bovins en Mésopotamie du Nord. Les deux branches de R1b se sont probablement divisées peu de temps après que les bovins aient été domestiqués, il y a environ 8.500 ans AEC. Les peuplades R1b-V88 migrèrent vers le sud en passant par le Levant et l'Égypte. Les migrations des populations R1b préhistoriques peut être suivie archéologiquement grâce à la présence de bovins domestiqués, qui apparaissent dans le centre de la Syrie vers 8.000-7.500 AEC (fin de la période Mureybet), puis dans le Levant méridional et l'Egypte autour de 7.000-6.500 AEC (Nabta Playa et Bir Kiseiba). Les éleveurs de bovins se sont par la suite répartis sur presque toute l'Afrique du Nord et l'Est. Le désert du Sahara aurait été plus humide au cours de la période néolithique subpluviale (vers 7250 à 3250 AEC), et aurait été une vaste savane herbeuse, un environnement idéal pour l'élevage. Des signes d'élevage de vache durant le néolithique apparaissent à Uan Muhuggiag en Libye centrale il y a 7.500 ans, ou encore à la grotte de Capeletti en Algérie il y a 6.500 ans. Mais la preuve la plus convaincante que des tribus R1b apparentées aux Européens modernes ont jadis parcouru le Sahara se trouvent à Tassili n'Ajjer, dans le sud algérien, un site célèbre pour ses pyroglyphes (gravures rupestres) datant de l'époque néolithique. Certaines peinture datant d'environ 3000 AEC dépeignent les femmes aux cheveux auburn et blonds chevauchant des vaches. De nos jours, on trouve de faibles pourcentages (1 à 4 %) de R1b-V88 dans le Levant, parmi les Libanais, les Druzes et les Juifs, ainsi que dans presque tous les pays d'Afrique au nord de l'Équateur. Les fréquences les plus élevées sont observées en Egypte (5 %), chez les Berbères de la frontière égypto-libyienne (23 %), chez les Coptes du Soudan (15%), chez les Haoussa du Soudan (40%), les Peuls du Sahel (54 % au Niger et au Cameroun), et parmi les tribus tchadiques du nord du Nigéria et du Cameroun (surtout chez les Kirdi), où R1b-V88 est l'haplogroupe de 30 % à 95 % des hommes. Selon Cruciani et coll. (2010) R1b-V88 aurait traversé le Sahara il y a entre 9.200 et 5.600 ans et est probablement associée à la diffusion des langues tchadiques, une branche des langues chamito-sémitiques. Néanmoins, R1b-V88 n'est pas seulement présent parmi les locuteurs de langues tchadiques, mais aussi parmi les peuples parlant des langues appartenant aux familles sénégambienne (Peul, Hausa) et sémitique (Berbère, Arabe). R1b-V88 se trouve parmi les populations indigènes du Rwanda, d'Afrique du Sud, de Namibie, d'Angola, du Congo, du Gabon, de Guinée équatoriale, de Côte d'Ivoire, et du Guinée-Bissau. La large diffusion de V88 dans toutes les régions d'Afrique, son incidence chez les tribus pastorales et l'âge de la coalescence de l'haplogroupe tous soutenir une dispersion néolithique. Une dispersion ultérieure est peu probable
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