Frise Chronologique

13 260 000 000 – UNIVERS - LE PLUS ANCIEN TROU NOIR image Grâce à l’extraordinaire télescope spatial James -Webb (JWST), une équipe de chercheurs a pu détecter le trou noir le plus ancien jamais observé. Il date ainsi de l’aube de l’Univers, il y a plus de 13 milliards d’années. Ce trou noir supermassif serait sit ué au centre d’une très jeune galaxie, GN - z11, formée 440 millions d’années seulement après le big bang. Cette découverte est publiée sur le site arXiv de l’université Cornell (États -Unis) et doit encore être validée par les pairs. Petit rappel : un trou noir est un étrange objet céleste si compact que l’intensité de son champ gravitationnel empêche toute mat ière ou toute lumière de s’en échapper, tout y est englouti. Il demeure donc invisible, mais les chercheurs ont pu observer son contour lumineux. Un trou noir est dit « supermassif » quand sa masse atteint ou dépasse environ un million de fois celle du Soleil. Et c’est justement son énorme masse – 1,6 million de fois celle du Soleil – qui a surpris les scientifiques car ce trou noir est très jeune et ne devrait pas avoir eu le temps de tant grandir. D’où la question : comment a -t-il pu devenir si gros et si rapidement après le big bang ? « C'est l'époque de l'aube cosmique, quant au sortir des âges dit "sombres" naissent les premières étoiles et galaxies. Le problème, pour un trou noir de cette taille, est de comprendre comment il a pu grossir aussi vite. Il faut normalement des durées se comptant en plusieurs centaines de millions ou plusieurs milliards d'années pour ceux découverts plus tard. Ses caractéristiques suggèrent une croissance plus rapide et plus précoce que celle des autres trous noirs connus aux époques très reculées », explique à l'AFP Stéphane Charlot, astrophysicien à l'Institut d'astrophysique de Paris et co-auteur de l'étude. Si on s'en tient aux scénarios classiques, "l'Univers est alors trop jeune pour abriter un trou noir aussi massif, donc nous devons envisager d'autres façons pour son apparition", observe le professeur Roberto Maiolino, astrophysicien à Cambridge et premier auteur de l'étude, cité dans un communiqué. Les théoriciens imaginent qu'un tel objet soit né "gros", à partir de l'explosion d'une étoile supermassive en fin de vie, ou bien de la concentration rapide d'un nuage de gaz dense, sans passer par la phase de formation d'étoiles. Une fois bien né, le trou noir de GN-z11 se serait alors gavé du gaz environnant pour grossir rapidement. Et d'autant plus facilement que " les observations semblent indiquer une forte densité de ce gaz ", selon M. Charlot. L'étude de Nature " n'écarte aucun de ces scénarios " selon Jan Scholtz, qui parie sur les capacités hors du commun d'observation du télescope James Webb pour faire la lumière sur le phénomène. " On peut s'attendre à en détecter d'autres quand nous aurons un plus grand nombre d'observations en profondeur de plus larges portions du ciel ", espère l’astrophysicien.

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