FRISE CHRONOLOGIQUE 1795
grande partie de la population ait été décimée, expliquant par la même occasion que l’on retrouve si peu de preuves archéologiques sur plus de 10 000 ans. Pour arriver à cette hypothèse, les scientifiques ont concentré leurs recherches sur la divergence génétique entre différentes populations. Selon Courrier International , les génomes de 3 154 descendants d’une lignée de « dix populations africaines » ont été comparés à quarante autres populations « non africaines modernes » et ce, dans l’objectif de calculer leur probabilité de reproduction. Les chercheurs ont ainsi constaté que seulement 1 280 individus étaient en mesure de procréer, à cette période. Nos ancêtres ont connu un goulot d'étranglement démographique si grave pendant très longtemps qu'ils ont été confrontés à un risque élevé d'extinction. ( Wangjie Hu, coauteur principal de l'étude de l'École de médecine du mont Sinaï à New York (US). Ce goulot d'étranglement pourrait aussi avoir contribué à une caractéristique du génome humain : la fusion de deux chromosomes en un seul, le chromosome 2. Les autres hominidés encore vivants, dont les grands singes, en possèdent en effet 24 paires, nous, 23. Cet événement de spéciation semble d'ailleurs avoir contribué à ce que les humains prennent une voie évolutive différente. Expliquons. Des recherches ont déjà suggéré que le dernier ancêtre commun, partagé par les Hommes Sapiens, les Néandertaliens et les Dénisoviens, vivait il y a environ 765 000 à 550 000 ans… soit à peu en même temps que le phénomène décrit. Si dernier ancêtre commun a vécu pendant ou peu après le goulot d'étranglement, celui-ci aurait pu jouer un rôle dans la division des groupes d'hominidés, suggèrent les chercheurs : la population pourrait s'être séparée en de petits groupes survivants, qui, au fil du temps, auraient développé des caractéristiques suffisamment importantes pour que ces différents groupes deviennent distincts. Or, c'est aussi il y a environ 900 000 à 740 000 ans, que les deux chromosomes anciens semblent avoir convergé. Et puisque tout cela coïncide, les nouvelles découvertes suggèrent finalement que la quasi-éradication de l'homme pourrait avoir un lien avec ce changement majeur dans le génome humain. En outre, " puisque les Néandertaliens et les Dénisoviens partagent cette fusion avec nous, elle a dû se produire avant que nos lignées ne se séparent ", suggère Chris Stringer, paléoanthropologue au Musée d'histoire naturelle de Londres. C ette étude nous rappelle à quel point l’humanité est résiliente face à l’adversité. Malgré des conditions de vie extrêmement difficiles, nos ancêtres ont su s’adapter, survivre et se multiplier, donnant naissance aux différentes branches de l’humanité que nous connaissons aujourd’hui. Cette résilience est un témoignage de l’ingéniosité et de la capacité d’adaptation de nos ancêtres. Bien que l’histoire de l’humanité soit marquée par de nombreux défis, cette période critique il y a 900 000 ans montre que mê me au bord de l’extinction, notre espèce a pu trouver un moyen de continuer.
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