FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

Les conclusions de cette étude suscitent quelques interrogations, surtout auprès de la sphère scientifique. « On aurait dû s’en apercevoir en archéologie », sourcille Jean Jacques Hublin, titulaire de la charte de la paléoanthropologie au Collège de Chartes. Les experts interrogés remettent également en cause les précisions historiques données par les chercheurs. Bien que de nombreuses questions restent aujourd’hui sans réponse et qu'il reste difficile d'établir ce qu'il s’est réellement passé il y a environ 813 000 ans, la découverte d’un « goulot d’étranglement humain ancien » montre que nous avons tous les mêmes racines. Yi-Hsuan Pan souligne ainsi que « nos ancêtres ont failli disparaître et ont dû travailler ensemble pour survivre. Cela nous rappelle qu’aujourd’hui, nous devrions nous unir à l’échelle mondiale, en particulier lorsque nous abordons des questions environnementales. Notre histoire met l’accent sur la nécessité d’un travail d’équipe pour faire face à un avenir incertain ». Affaire à suivre….. image image image C’ est une espèce éteinte du genre Homo, dont des restes fossiles ont été découverts en 1994 à Atapuerca en Espagne. Plusieurs sites européens ont livré des vestiges fossiles ou lithiques datés entre 1 et 1,6 million d'années, témoignant d'une présence humaine très ancienne en Europe. Sur aucun d'eux cependant les fossiles ne sont suffisants pour qu'on puisse les attribuer à une espèce humaine précise, si bien qu' Homo Antecessor demeure à ce jour l'espèce dénommée la plus ancienne d'Europe. Peut-être descend-elle d'une population d' Homo ergaster sortie d'Afrique il y a plus d'un million d'années. Il y a entre 800 000 et 900 000 ans, plusieurs centaines d’individus, peut -être même des milliers, vivaient dans les montagnes d’Atapuerca à Burgos. Là, ils sont devenus des chasseurs de cerfs, d’équidés et de gros bovins, tout en s’attaquant aux entraille s des mammouths et des rhinocéros. Ils récoltaient également des fruits tels que le micocoulier, une baie très sucrée qui poussait le long des collines et qu’ils mangeaient après avoir pratiqué le cannibalisme. Il s’agissait de l’Homo antecessor (latin pou r « le pionnier, le découvreur »), une espèce éteinte qui parcourait le monde il y a près d’un million d’années. Les dents, trouvées à Atapuerca en 1994, sont toujours considérées comme l’un des plus anciens fossiles humains trouvés en Europe. Grâce à la paléo protéomique , c’est à- dire aux nouvelles techniques d’analyse des protéines osseuses et dentaires, nous savons que les deux dents que l’archéologue Aurora Martín Nájera a trouvées le 8 juillet 1994, en creusant dans le sol argileux avec un tournevis et une brosse, appartenaient à une population humaine du Pléistocène inférieur. Certains des premiers colons d’Atapuerca ont été tués, démembrés et mangés, tout comme les sangliers, les daims et les bisons. Un certain nombre d’enquêtes qui se sont -Sommaire 850 000 – HOMO ANTECESSOR

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