FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

théories avancées jusqu’ici, n’était alors pas entièrement couverte de forêts denses. Des plaines verdoyantes, ponctuées ici et là de chênes et de noisetiers, occupaient environ la moitié du continent – l’autre moitié étant recouverte de bois impénétrables . C’est une étude parue dans la revue Science Advances en novembre 2023 qui l’affirme. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié près de 100 échantillons de pollens emprisonnés dans les couches de sédiments des sols européens, de l’Arctique jusqu’à la Méditerranée. Le tout grâce à un modèle informatique qui décortique avec précision le pollen, et ses implications. « Les arbres produisent généralement plus de pollen que l’herbe. Voilà d’où vient la théorie des forêts denses partout en Europe : en regardant simplement les couches de sédiments au microscope, on peut avoir l’impression d’une multitude d’arbres. Mais si l’ on prend cela en compte, grâce à un autre modèle informatique, on a une vision plus nuancée du paysage : en Europe, à cette époque, il y avait en réalité beaucoup de plaines d’herbes » explique Elena Pearce, biologiste et autrice principale de l’étude. L’origine de ces pâturages boisés ? Les éléphants ! En arrachant les arbres pour les manger, en écrasant les végétaux sous leurs pas de géant, en préférant certaines espèces à d’autres, les grands mammifères (pachydermes, bison, rhinocéros...) contribuent à modifier le paysage. « Ce sont d’immenses machines à transformer la forêt » souligne Elena Pearce. Une pièce d’un puzzle résolu. On savait déjà que des éléphants peuplaient l’Europe, grâce à des fossiles mis au jour sur le continent. Mais il y avait un apparent décalage : comment expliquer leur présence avec cette supposée jungle impénétrable, difficilement compatible avec la vie des grands mammifères ? Les analyses de pollen, en mettant en lumière ces forêts clairsemées, résolvent la contradiction. Et elles ajoutent d’autres indices quant à la présence de pachydermes sur le sol européen voilà 130 000 ans. image image image image Selon une nouvelle étude, l'Homme de Néandertal se déplaçait en groupes suffisamment grands pour s’attaquer avec succès à des éléphants préhistoriques : une découverte qui vient changer notre perception de cette espèce humaine proche de la nôtre. Dans le cadre d’une étude parue récemment dans la revue Science Advances, une équipe internationale de chercheurs a eu la chance d’étudier de nombreux squelettes d’animaux chassés par l’Homme de Néandertal il y a de ça 125 000 ans. Le tableau de chasse comporte not amment plusieurs dizaines de squelettes d’éléphants adultes de l’espèce Palaeoloxodon antiquus. -Sommaire 125 000 – HOMO NEANDERTAL – CHASSE A L’ELEPHANT

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