FRISE CHRONOLOGIQUE 1795
défense de mammouth, est tout à fait frappant. Il est de forme sub-triangulaire et bien équilibré. Le front, les sourcils, le nez et le menton sont en relief. On n’aperçoit des yeux que la pupille, en particulier celle de droite. La figuration de ce visage est tout à fait exceptionnelle. Cette tête ne semble pas être un portrait individualisé, mais plutôt une image symbolique de la femme. Les représentations féminines sont bien plus nombreuses que celles des hommes. Elle est sculptée en ronde- bosse, c’est -à-dire en trois dimensions, et soigneusement polie. De plus, elle possède de nombreux détails finement gravés, à la pointe du burin de silex taillé. Au- dessus d’un cou long et gracieux, la tête triangulaire, avec son front large et son menton pointu, est encadrée par une coiffure quadrillée, interprétée comme une chevelure tressée, une résille de coquillages ou encore une capuche. On retrouve ce quadrillage sur plusieurs têtes et statuettes de la même époque. Les traits du visage sont simplifiés et très stylisés. Les yeux sont absents, mais il semble tout de même y avoir un regard sous les arcades sourcilières. Sous le nez long, étroit et aplati, la bouche n’est pas figurée. L’expression du visage est énigmatique et vé ritablement unique dans l’art préhistorique. Les préhistoriens ont longtemps pensé que cette petite tête appartenait à une statuette entière. Ils ont alors espéré retrouver le corps de cette dame et l’ont même parfois imaginé. En effet, plusieurs dizaines de statuettes féminines, appelées Vénus, ont été retrouvées dans toute l’Europe. Les artistes les ont sculptées dans de la pierre ou dans de l’ivoire, entre 25 000 et 20 000 AEC. Ces femmes sont toutes figurées nues, alors que le climat de cette époque devait obliger chacun à être chaudement vêtu. Ces représentations sont soit longilignes, soit bien en chair. Les détails des visages sont exceptionnellement représentés, mais aucune ne possède de bouche. Des éléments de parure ou de vêtement ornent parfois la vénus. Les jambes peuvent être réduites à un appendice qui laisse penser que certaines de ces statuettes étaient peut-être destinées à être fichées dans le sol. Des grottes conservent dans leur roche des gravures de profils féminins. Des sculptures sur des bas-reliefs et des gravures témoignent aussi de cette symbolique féminine. La femme n’est parfois évoquée que par son triangle pubien, avec à sa base, la vulve. image Les calottes glaciaires se sont étendues dans une grande partie de l’Europe du Nord il y a environ 25 000 à 19 000 ans, rendant une immense étendue de terre invivable. Ce dur événement a déclenché une histoire jusque-là méconnue de deux populations humaines qui se sont déroulées aux extrémités opposées du continent. Les chasseurs cueilleurs d’Europe occidentale ont survécu à l’explosion glacée dans le passé. Les habitants de l’Est ont été remplacés par des migrations de nouveaux arrivants. C’est -Sommaire 23 000 – HOMO SAPIEN - L’ADN DES ANCIENS CHASSEURS -CUEILLEURS
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