FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

Les spécialistes ont ensuite regroupés sous l’appellation de « sémite » tout un ensemble de peuples qui, dans le courant du IIIe millénaire AEC, émigrèrent de la péninsule Arabique vers la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine, puis, vers 700 AEC, vers la corne de l’Afrique. Ils se caractérisent par leur appartenance à une même famille linguistique, mais ne présentent pas nécessairement d’autre parenté. Aujourd’hui, les peuples qu’on peut qualifier de sémites sont essentiellement les Juifs et les Arabes, mais , dans l’Antiquité, on comptait également les Assyriens, les Babyloniens, les Araméens, les Cananéens et les Phéniciens. Les Sémites donnèrent naissance à des alphabets et à des dialectes qui se répandirent dans toute la Méditerranée orientale, le Proche- Orient et l’Afrique du Nord -Ouest. La recherche moderne a montré que tous ces peuples, Akkadiens, Arabes, Assyriens, Araméens, Hébreux, Phéniciens… ont en commun des racines linguistiques, en effet ils parlent tous des langues sémitiques, une origine commune proto-sémite provenant du Croissant fertile vers -7000 AEC. Ils se sont multipliés jusqu’à occuper toute la péninsule arabique vers 2500 AEC. En ce laps de temps, le sémitique a évolué en fonction des zones géographiques où vivaient ses locuteurs, jusqu’à donner plusieurs langues filles, ce sont les langues sémitiques. Le Groupe sémitique descend lui-même du groupe humain Afro- Asiatique originaire du Kenya actuel qui a migré vers l’Afrique du Nord et le Proche-Orient en longeant le Nil vers 10 000 AEC. Créant plusieurs familles de langues ayant une origine commune comme les langues berbères, couchitiques, égyptiennes, tchadiques et sémitiques. Le terme de sémites a été utilisé à l'époque moderne pour désigner des populations descendant supposément de ces peuples antiques, à savoir les Juifs et les Arabes. Les seules traces certaines des plus anciens Sémites sont des documents rédigés en un idiome sémitique ou des noms propres explicables par cette langue. C'est la Mésopotamie, où l'écriture cunéiforme inventée par les Sumériens apparaît dès le milieu du IVe millénaire, qui fournit les premiers témoignages. À partir de 2600, des tablettes cunéiformes présentent des anthroponymes sémitiques, puis de courts textes qui constituent les vestiges de « l’ ancien accadien », dialecte archaïque du rameau oriental ou « accadien » des langues sémitiques. À cette époque, les éléments sémitiques paraissent plus nombreux au nord de la future Babylone, dans le pays d'Accad et au-delà, que dans la basse Mésopotamie, qui reste la terre des Sumériens. C'est dans le pays d'Accad que le Sémite Sargon l'Ancien fonde vers 2370 le premier empire mésopotamien, et sa dynastie soumet pour un temps les cités sumériennes. Cependant, on ne peut parler d'un conflit permanent entre Sémites et Sumériens : la présence dans une même famille de gens portant des noms sémitiques et d'autres portant des noms sumériens indique une compénétration des deux ethnies. En outre, les Sémites de Mésopotamie doivent aux Sumériens les traits essentiels de leur culture, à commencer par l'écriture cunéiforme, si mal adaptée fût-elle à la transcription d'un idiome sémitique. Tout au long de son histoire, la littérature

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