FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

D'autres voix se sont également fait entendre, comme celle du naturaliste Georg Forster, qui a participé au deuxième tour du monde de James Cook : « Mais elles n'ont pas été entendues », explique Nina Jablonski. Emmanuel Kant, en fait philosophe des Lumières, a eu une grande influence sur l'établissement d'une hiérarchie des races dans la conscience publique, cyniquement, mais dans ce cas, il a joué un rôle peu glorieux. Parce que c'est ce grand penseur qui a explicitement attribué une « valeur » à la couleur de la peau, explique l'anthropologue : Il a divisé les gens en quatre races définies, qu'il a associées à certaines capacités et les a classées. Le message était clair, explique Nina Jablonski : les races à la peau claire sont supérieures et destinées à être servies par celles à la peau plus foncée. Et il y avait une autre association dans la structure de pensée du philosophe allemand, explique l'anthropologue : à savoir que la couleur de peau blanche est associée à la pureté et à la vertu, tandis que la couleur de peau noire est associée à l'impureté et au péché. Ce sont des préjugés qui persistent encore aujourd’hui dans certaines parties de la société humaine. « Aujourd’hui encore, les gens sont unis ou divis és par la couleur de leur peau », déclare Nina Jablonski : « Aucun autre attribut physique n’a probablement une plus grande signification. » La recherche moderne a désormais réfuté toutes ces constructions grossières. Grâce aux données de l'agence spatiale américaine NASA sur l'intensité de la lumière ultraviolette dans les différentes régions de la Terre, avec l'anatomie et la physionomie comparées et grâce aux résultats du « Human Gene Project », lancé en 1990, le décryptage complet du génome humain, la science a désormais une idée claire de l’origine des différentes couleurs de peau. Le fait que la pigmentation ait commencé à jouer un rôle dans la survie humaine est dû au fait que nos ancêtres ont perdu de plus en plus de poils il y a environ deux millions d'années et que les glandes pileuses ont été remplacées par des glandes sudoripares. Cette façon d'équilibrer la chaleur présentait des avantages lors de courses sur de longues distances, mais cela signifiait que la peau n'était plus protégée du soleil par la fourrure, explique Nina Jablonski. Parce que ces premiers membres du genre Homo vivaient en Afrique sous une forte lumière UV, leur peau était foncée, avec de nombreuses variantes, explique l'anthropologue. L’explication est simple : la pigmentation dense empêche une trop grande quantité de rayonnement de pénétrer dans la peau et de la brûler. Les ancêtres des Européens, Asiatiques et Américains d’aujourd’hui sont tous originaires d’Afrique. Ils ont décidé de quitter le continent il y a entre 100 000 et 70 000 ans. Par rapport à ceux qui sont « restés chez eux », il s’agit d’un petit groupe qui s’est éloigné et dont les descendants se sont répandus à travers la péninsule afro -arabe jusqu’en Europe et en Asie, puis en Australie et enfin en Amérique du Sud et du Nord : génétiquement un « goulot d’étranglement ». illustré Nina Jablonski. Cela se voi t

523