FRISE CHRONOLOGIQUE 1795
« Toute interprétation des affinités biologiques des anciens Égyptiens doit être placée dans le contexte d’hypothèses éclairées par des données archéologiques, linguistiques, géographiques ou autres. Dans de tels contextes, les preuves anthropologiques physiques indiquent que les premières populations de la vallée du Nil peuvent être identifiées comme faisant partie d’une lignée africaine, mais présentant des variations locales ». Lovell, Nancy C. (1999). « Égyptiens, anthropologie physique de ». Dans Bard, Kathryn A. ; Shubert, Steven Blake (éd.). Encyclopédie de l’archéologie de l’Égypte ancienne. Londres. p. 328 à 331. ISBN 0415185890. Deux documentaires récents promeuvent un thème des « pharaons noirs » dans lequel les dirigeants koushites ont renversé les Égyptiens supérieurs et ont régné sur l’Égypte (25e dynastie), mais les Égyptiens ont ensuite effacé leur règne de l’histoire. Ce récit sous- tend “The Rise of the Black Pharaohs” produit par National Geographic et « Lost Kingdom of the Black Pharaohs » par Science Channel. Cet article soutient que ces documentaires utilisent le présentisme, c’est -à- dire l’imposition de perspectives et d’attitudes actuelles pour dépeindre et interpréter les événements passés. Les deux documentaires mettent en lumière des découvertes archéologiques fascinantes dans la vallée du Nil tout en ressuscitant des points de vue aujourd’hui discrédités sur la race et les interactions égypto-koushites apparues au XIXe et au début du XXe siècle. Les premiers égyptologues (par exemple, Petrie, Smith, Reisner) ont avancé la théorie selon laquelle l’Égypte dynastique a émergé de la migration d’une race blanche dans la vallée du Nil, apportant des éléments de civilisation supérieurs à ceux des Noirs indigènes. Bien que ces documentaires condamnent les opinions racistes de Reisner sur Koush, ils acceptent largement cette théorie sur les origines de l’Égypte et transfèrent cette pensée sur les anciens Égyptiens. Ces documentaires ignorent les preuves arc héologiques montrant que l’Égypte et Koush ont des origines communes et que la civilisation égyptienne ancienne est issue d’une culture néolithique pastorale basée sur le bétail englobant le nord du Soudan et une grande partie de l’ancienne Afrique du Nord-Est. Les études craniométriques et les études non métriques des traits crâniens et dentaires démontrent une relation étroite entre les populations de l’ancienne Haute -Égypte et de la Basse-Nubie. Ils démontrent également la continuité de la population en Égypte depuis les phases prédynastiques jusqu’à l’ère dynastique. Le présentisme dans les documentaires utilise les constructions raciales actuelles pour interpréter les interactions égypto-koushites. Par exemple, la relation oppressive entre le colonisateur et le colonisé qui caractérisait le colonialisme européen était censée s’appliquer à l’Égypte ancienne lors de sa colonisation de Koush. Cet article de synthèse met en évidence des découvertes archéologiques qui remettent en question ces points de vue s ur les relations entre l’Égypte et les Koushites. Des exemples d’influences koushites sur la cosmologie égyptienne sont présentés pour démontrer Extrait de la Revue archéologique africaine Volume 38, p. 695-712
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