Frise Chronologique
la gravitation universelle après avoir reçu une pomme sur la tête, selon la légende. Dans le cas de l’antimatière, « pourquoi ne pas la lâcher et voir ce qui se passe ? » ajoute le physicien. Dans la nature, l’antimatière apparaît brièvement sous forme de particules générées dans des objets très énergétiques comme les rayons cosmiques. Mais aussi dans les expériences menées par le CERN, qui a produit en 1996 ses premières particules d’antimatière, sous la forme d’atomes d’antihydrogène. Cette découverte est « une étape majeure » dans la compréhension de l’antimatière. Elle marque « juste le début » d’une nouvelle ère de mesures de précision dans ce domaine. Les physiciens travaillent sur une expérience à bord de la Station spatiale internationale qui essaie de détecter des particules d’antimatière dans les rayons cosmiques. Mais sait-on pourquoi le monde que nous connaissons contient de la matière et non de l’antimatière ? Mystère, répond à l’AFP Harry Cliff, physicien au Cern. Elles aurai ent dû s’annihiler en totalité au début de l’Univers. Mais « notre existence suggère qu’il y a quelque chose qui nous échappe ». 13 700 000 000 – UNIVERS – MATIÈRE CONTRE ANTIMATIÈRE Rien n’est simple dans la création de l’Univers. Un des plus grands mystères de la science est de comprendre pourquoi la matière l’a emporté sur l’antimatière. Selon les lois de la physiques, les deux camps auraient dû s’annihiler parfaitement lors de la c réation de l’univers. Pourtant, la matière a gagné. Pourquoi êtes -vous là, en train de lire ces lignes, plutôt que pas là dans un univers vide ? Une nouvelle pièce du puzzle vient d’arriver grâce à l’expérience LHCb du CERN. Les chercheurs ont observé, pour la première fois dans les baryons (la famille de particules qui inclut les protons et les neutrons de nos noyaux atomiques), un léger biais en faveur de la matière. Les physiciens appellent cette chose la violation de la symétrie CP. Sous ce terme barbare se cache un phénomène essentiel. Cela signifie que les lois de la physique ne traitent pas la matière et l’antimatière de façon parfaitement ég ale. Cette inégalité minuscule, mais vitale, serait l’origine de notre existence même. Les physiciens du CERN ont traqué un baryon lourd appelé baryon lambda (Λb) au LHC, le plus puissant collisionneur de particules au monde. Ils ont comparé sa désintégration et celle de son jumeau d’antimatière, l’anti -lambda (anti- Λb). Résultat des courses : il y a bien un déséquilibre subtil entre les deux. Les chercheurs ont observé une asymétrie sur le bar yon lambda face à son jumeau d’antimatière. Les savants ont dû examiner plus de 80 000 désintégrations, collectées sur plusieurs années, pour obtenir le niveau de certitude requis. Dans l’infiniment petit, rien n’est facile. Les particules surgissent et disparaissent en un millième de milliardième d e seconde… Il faut donc des brouettes de données pour déceler la moindre anomalie. -Sommaire
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