FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

de sa théorie : la carte actuelle du rayonnement solaire se juxtapose presque exactement avec celle de la répartition des différentes nuances de coloration. L’éclaircissement de la pigmentation serait intervenu lentement en Europe, entre – 17 000 et – 9 000 AEC. Elle ajoute que le teint très probablement pâle des Néandertaliens n’a pas contribué à cette évolution de la branche européenne d’Homo sapiens. Si tel est le cas, les auteurs des peintures aurignaciennes du Pont- d’Arc, que l’on situe entre – 31 000 et – 26 000, n’étaient très probablement pas de peau claire et blonds, alors que ceux des frises de Lascaux, qui datent d’autour de – 16 000, peuvent l’avoir été. Ce qui est sûr, c’est que l’homme de cheddar anglais, vers 8 000 AEC, possédait les marqueurs génétiques de la pigmentation de la peau généralement associés à l’Afrique subsaharienne mais il avait quand même les yeux bleus et les cheveux brun foncé. « Il semble que les yeux pâles soient entrés en Europe bien avant la peau pâle ou les cheveux blonds, qui ne sont apparus qu’après l’arrivée de l’agriculture. » Pourtant, les représentations picturales qui circulent habituellement sur ces époques ne tiennent à peu près aucun compte de ces recherches, que ce soit celles sur les hominidés ou celles sur les Homo sapiens. Ces derniers et, plus globalement, l’ensemble des populations ayant vécu sur le territoire de ce qui s’appelle aujourd’hui l’Europe, sont représentés plutôt avec une couleur de peau claire, sous les traits d’hommes blancs, souvent blonds, et cela dès les premières images de la fin du XIXe siècle. Même l’Homme de Cheddar n’échappe pas à des reconstitutions totalement différentes. Image image image Evidemment, si on pouvait extraire de l’ADN exploitable sur tout ce qu’on trouve, la vie serait plus rose. Malheureusement, l'illustration habituelle de la préhistoire offre des images consuméristes faites hors de tout cadre intellectuel, mais elle n'interroge rien et n’apporte aucune réponse scientifique . Depuis quelques années, la génétique révolutionne la paléoanthropologie. Pour savoir si les préhistoriques étaient noirs ou blancs, il suffit de chercher dans l’ADN les gènes à l’origine de la dépigmentat ion ; SLC 24A5 et SCL45A2 entre autres. La plus grosse étude sur la question date de 2015. C’est une étude internationale, menée par l’université d’Harvard, portant cette fois sur 83 squelettes de toute l’Europe, datés entre 8 500 et 3 200, et qui montre la quasi -absence des gènes signalant la dépigmentation de la peau, sauf pour sept individus trouvés en Suède, montrant que dès 7 700 ans, ils avaient déjà dans ce coin la peau claire les yeux bleus et les cheveux blonds (gène HERC2/OCA2). 7 sur 83…ce n’est pas beaucoup. En 2014, une étude ADN menée sur l’Homme de Brana (province de Leon en Espagne), indique que ce sapiens daté de 7 000 ans avait la peau sombre. Autre chose étonnante, c’est qu’il avait les yeux bleus. Il était aussi intolérant au lactose, comme la plupart des humains avant la révolution agricole. En 2018, on trouve de l’ADN sur l’Homme de

344

Made with FlippingBook flipbook maker