FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

Cheddar, qui a 9 100 ans, et qui est considéré comme le plus vieil anglais. Résultat, il était noir et lui aussi avait les yeux bleus. En 2019, de l’ADN retrouvé sur un « chewing gum » préhistorique au Danemark, datant de 5 700 ans, révélait que son propriétaire avait encore à cette date la peau foncée. Au total, plus de 230 échantillons ont été analysés ces dernières années, tous datés entre 8 000 et 2000 ans. Je citerai, en conclusion de ma première partie, le généticien Lluis Quintana-Murci : « un variant génétique associé à une peau plus claire a probablement atteint son point de fixation chez les européens à une période relativement récente, au cours des 4000 dernières années ». 4000 ans à peine que la peau blanche s’est fixée de façon majoritaire chez les européens…c’est très récent. Autre facteur jouant sur la vitamine D dont le corps a besoin c’est l’agriculture. Quand les hommes préhistoriques chasseurs-cueilleurs deviennent agriculteurs, leur consommation de viande et de poisson riche en vitamine D, diminue fortement au profit des céréales. La peau s’est donc éclaircie progressivement pour mieux synthétiser cette vitamine D . La peau des européens a commencé à s’éclaircir entre 7 et 8 000 ans , c’est -à-dire 6000 AEC. Enfin, le dernier facteur qui a accéléré le changement de couleur des premiers européens est l’immigration. L’agriculture n’arrive pas seule. Ce sont les agriculteurs d’Anatolie et du Caucase, qui avaient déjà la peau claire, qui nous l’apporte vers 3000 AEC. Ils vont, bien sûr progressivement, remplacer et se mélanger rapidement aux chasseurs-cueilleurs et étendre la peau claire à l’Europe entière. Il serait alors urgent de revoir toutes ces représentations d’homme préhistorique avec une peau blanche pour faire comprendre qu’a une époque pas si lointaine, tout le monde était noir de peau. Peut-être que cela aurait un côté positif contre le racisme. Faut-il dès à présent présenter des personnages à peau sombre, pour ne pas dire noire, jusqu’à – 20 000 ans ? (voir l’article du journaliste P. Dagen et les travaux cités des chercheuses Nina Jablonski (Berkeley) et Sandra Beleza (Université de Porto). La question se pose déjà régulièrement pour l’aurignacien et les premiers Sapiens « venus d’Afrique » pour lesquels – selon l’avis de François Bon – les docu-fictions utilisent de la peinture corporelle sur tout le corps pour éluder la question de la pigmentation de la peau à cette époque. Dans les Musées, pour l’instant, la question ne se pose pas : Sapiens est blanc : Point. Avant, faut voir. Pour Néandertal, l’ADN ayant donné son verdict, la question de la peau blanche ne se pose pas. Pour les périodes antérieures, on ne sait pas... mais ces différentes études pourraient bien changer la donne... Alors verra-t-on prochainement de nouvelles images d’hommes et de femmes à la peau sombre pour figurer la Préhistoire avant 20 000 ans ? On nous répondra peut- être que « le public n’est pas prêt ». Il faut avouer que l’idée commence à peine son chemin chez les

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