FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

chercheurs eux-mêmes. « On ne représente que ce qui est acceptable par son groupe » disait Yvette Taborin... C’est vrai aussi en muséographie. La peur de choquer, l’attente de validation, créent une latence entre les nouvelles propositions de reconstitutions et la recherche. On nous répondra peut-être aussi par une certaine appréhensio n : la peur de refaire l’erreur des anthropologues de la fin du XIXème sur cette idée de « races ». Mais aussi, on peut anticiper l’image qui serait alors créée et le risque de récupération idéologique montrant des hommes noirs anciens, et des hommes blancs modernes... Pourtant si c’est une réalité archéologique et que cela se confirme, il faudra bien la dire un jour et ne pas nous arrêter à notre tour sur nos propres idéologies et croyances. Montrer des Homo Sapiens de la Préhistoire : africains, asiatiques... contemporains du Paléolithique Supérieur, montrer les hypothèses de déplacement et de couleur de peau contemporains sur différents continents à certaines époques (selon les nouvelles théories proposées) par de l’image ( avec des silhouettes sur des cartes du Monde par exemple), permettrait aussi de divulguer plus vite ces nouvelles théories. Tout cela est une question de choix et de courage. Mais aussi de réflexion. L’image est un vecteur fort de communication. Il faut réfléchir à ses impacts potentiels bien en amont. 48 000 – HOMO – LA SCIENCE DE LA RECONSTITUTION FACIALE la reconstitution faciale est une méthode de plus en plus populaire pour se rapprocher du passé. Mais la création d’une reconstitution n’est pas qu’affaire d’argile et de confiance en ses propres mains. Il s’agit d’un procédé pointilleux qui emmène l’art s ur les rives de la science et la science sur les rives de l’art ; et les résultats sont à couper le souffle. Mais voilà ! est-ce que cela reflète réellement la réalité. « Les reconstitutions peuvent être regardées chacune comme un « vaste roman à clés où transparaissent les idées de leur concepteur. Quel que soit l’objectif, quels que soient les outils utilisés, reconstituer un individu en partant de restes fossiles, par nature incomplets, apparaît comme un acte fort : c’est prendre parti, faire un choix, et dans une certaine mesure un acte de conviction et de persuasion. » Arnaud Hurel. Le crâne ne contenant pas suffisamment d'informations pour déterminer complètement la surface du visage, la reconstruction faciale à partir de crânes comportera toujours une part d'art. Le visage reconstitué ressemblera probablement à celui d'une personne vivante, mais il est très peu probable qu'il soit une réplique exacte. L'une des limites de la reconstruction faciale est l’imprécision des résultats, les données disponibles étant insuffisantes pour déterminer le sexe et les fluides corporels d'un individu. Les caractéristiques individuelles telles que la coiffure ne sont pas distinguables par la reconstruction faciale. Sans parler de la couleur de peau sans ADN. -Sommaire

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