FRISE CHRONOLOGIQUE 1795

d’un individu vieux de 23 000 ans ayant vécu dans le sud de l’Espagne, qui vient enrichir ce corpus. « Ce sont de nouvelles pièces précieuses qui permettent de compléter le puzzle de notre histoire, commente Eva- Maria Geigl, paléogénéticienne à l’Institut Jacques Monod du CNRS à Paris. Bien entendu, il nous reste encore beaucoup de choses à comprendre, mais un schéma se dessine désormais assez clairement. » Cette histoire encore très parcellaire nous est racontée par l’entremise de deux sources complémentai res. La génétique, ce sur quoi s’appuie cette nouvelle étude, mais qui ne peut pas (encore) remonter au- delà d’un certain nombre d’années. Et l’archéologie, qui grâce aux artefacts que nous ont laissés les premiers hommes, permet de comprendre leurs comportements. Les Hommes modernes vivant en Europe il y a 40 000 ans avaient probablement la peau foncée (rappelons qu’ils venaient tous originellement d’Afrique), et 30 000 ans plus tard, la peau claire se serait imposée par sélection naturelle. Une des principales hypothèses pour expliquer ce phénomène serait qu’une pression de sélection a avantagé le gène « peau claire ». Les Hommes avec la peau plus claire peuvent en effet synthétiser naturellement plus de vitamine D, qui évite le rachitisme, et sont avantagés s’ils ne trouvent pas cette vitamine dans leur alimentation. Cependant, sur les trois gènes prédominants responsables de la peau plus claire chez les Européens actuels — KITLG, SLC24A5 et SLC45A2 — , les deux derniers, ainsi que le gène TYRP1 (en) associé aux cheveux plus clairs et à la couleur des yeux, ont connu une sélection positive tardivement, il y a 19 000 à 11 000 ans, lors de la transition mésolithique, et ces trois gènes ne sont devenus plus répandus à travers le continent qu'à l'âge du bronze, soit vers 2500 AEC. Des scientifiques se sont intéressés au génome d’hommes vivant au Mésolithique entre 10 000 ans et 6000 ans AEC, et plus particulièrement à une mutation du gène SLC24A5, qui exerce une forte influence sur la couleur de la peau dans la population européenne (à noter d’autres gènes jouent aussi un rôle dans la couleur de la peau). Pendant des millénaires, la version « peau claire » s’est répandue dans les populations d’Homo sapiens, et à la fin du Néolithique vers 2000 ans AEC, presque tous les Européens avaient la peau claire. image image image image image I l y a 20.000 ans, à l’âge glaciaire, la future France n’était qu’une morne plaine abandonnée par les premiers hommes, un désert stérile balayé par un vent froid et traversé par un filet d’eau douce, la Manche, alimenté par la Seine, la Tamise, le Rhin et q uelques autres torrents. Il fallait descendre au sud de l’Ardèche pour retrouver un semblant de végétation, une sorte de steppe-toundra où saules, pins maritimes, bouleaux proliféraient au milieu des herbes. C’était le royaume des bisons des steppes, -Sommaire 20 000 – FRANCE - A QUOI ELLE RESSEMBLAIT ?

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